Nigeria : Attaque meurtrière pendant les célébrations de Noël

Mise à jour: 09.01.2024

Des hommes armés ont tué au moins 140 personnes dans des villages majoritairement chrétiens de l'État du Plateau, au Nigeria. Cette attaque bien coordonnée a débuté la veille de Noël et s'est poursuivie jusqu'aux premières heures du lundi.

Selon Monday Kassah, responsable du gouvernement local à Bokkos dans l'État du Plateau, plus de 300 personnes ont été blessées lors de cette attaque visant au moins 20 communautés de la région, selon l'Agence France-Presse (Al Jazeera).

Jo Newhouse, porte-parole des opérations de Portes Ouvertes en Afrique subsaharienne, a expliqué que toutes ces attaques visaient des villages à majorité chrétienne. Elle a déclaré : «La confirmation des identités et des motifs des attaquants prendra du temps. Nous ne pouvons nous baser que sur ce que nous savons se produire dans cette région depuis longtemps. Nous savons que les communautés agricoles majoritairement chrétiennes sont victimes d'attaques de militants Fulanis depuis de nombreuses années. Bien que la responsabilité des attaques soit généralement attribuée à des problèmes tels que le changement climatique, l'ethnicité, la socio-économie ou la politique, l'élément religieux de ces attaques ne doit pas être ignoré. Nous avons vu à maintes reprises des chrétiens sans défense attaqués sans aucune provocation.»
Elle ajoute: «C'est tragique que de nombreux chrétiens qui attendaient avec impatience une célébration pacifique de Noël avec leurs proches et leurs congrégations se soient retrouvés une fois de plus brutalisés. Ceux qui ont réussi à échapper au carnage sont maintenant déracinés, traumatisés et en deuil. Nous devons prier avec ferveur pour que nos frères et sœurs fassent l'expérience de l'abondante grâce du Seigneur au milieu de ces circonstances.»
 

« Fin août, j'ai visité des villages détruits près de Mangu, légèrement plus au nord. Plus de 60 villages ont alors été attaqués entre avril et juillet, obligeant des dizaines de milliers de chrétiens à fuir dans des camps de déplacés. Je suis donc particulièrement affecté par cette nouvelle tragédie. »

Philippe Fonjallaz, directeur de Portes Ouvertes Suisse

 Portes Ouvertes appelle les autorités nigérianes à enfin intervenir pour faire cesser ces violences insupportables.