Les derniers mois ont été particulièrement tourmentés en RDC. Au total, 750 personnes y ont été assassinées par des rebelles islamistes. Le pays étant chrétien à 95%, la majorité des victimes est donc constituée de chrétiens. Mais au-delà des statistiques, il y a une réelle volonté de s'attaquer aux chrétiens spécifiquement.
Plusieurs régions sont concernées: Samedi 4 septembre dernier, 30 personnes ont été tuées dans la province d'Ituri. Le 29 août, 19 personnes ont perdu la vie lors de l'attaque d'un village dans la région de Beni (province du Nord-Kivu). Dans l'après-midi du 2 août, 16 personnes ont été massacrées à coups de couteau près de Idohu, territoire d'Irumu en Ituri.
Toutes ces attaques sont perpétrées par les Forces Démocratiques Alliées (FDA), un groupe armé rebelle né en Ouganda mais qui n'opère plus qu'en RDC. Essentiellement composé d'islamistes, il est affilié depuis 2017 au groupe terroriste État islamique.
Depuis des décennies, ils tuent et enlèvent des chrétiens, entraînent et envoient des djihadistes dans d'autres pays d'Afrique. En mai, le gouvernement avait pourtant instauré l'état de siège dans ces régions. Sans résultats probants.
Une analyste de Portes Ouvertes pour l'Afrique subsaharienne explique que le groupe rebelle des FDA est un groupe d’extrémistes islamiste: «Cela fait écho à ce qui se passe dans d'autres régions du Sahel avec des groupes comme Boko Haram au nord-est du Nigeria. Il s'agit d'une idéologie, d'une volonté d'établir un califat. Leur mode opératoire est le même et nous voyons la souffrance que cela engendre pour des communautés innocentes.»
La RDC figure au 40e rang des pays dans lesquels les chrétiens sont le plus fortement persécutés et ces attaques à répétitions déclenchent un vent de terreur parmi la population. Beni, ville majoritairement chrétienne, devient clairement une cible. À cause de cette violence, des milliers de personnes ont été déplacées.
Dans cette région de Beni, des manifestations ont suivi les attaques de fin août. Elles avaient pour but de dénoncer l'incapacité des troupes de l'ONU à empêcher ces attaques qui ont fait plus de 2500 morts en trois ans dans la région.
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