Portrait Bangladesh | 26 février 2025

De l’abus au pardon: le chemin de disciple de Jorina

 

 
Show: true / Country: Bangladesh / Bangladesh
Devenue chrétienne en contexte musulman, Jorina a été victime de nombreux abus. Aujourd’hui elle dirige une église de maison et forme la future génération de disciples.

Jorina a grandi dans le nord du Bangladesh dans une famille musulmane. Mariée à un musulman, mère de deux enfants, elle réalise que son mari reçoit parfois la visite d’un étranger pour parler de Jésus. Elle est intriguée, mais, dans sa culture, une femme n’a pas le droit de parler avec un étranger. Son mari finit par l’autoriser à participer à ces visites.

À sa très grande surprise, l’étranger se base sur le Coran pour parler de Jésus. «Il citait le Coran, et nous pouvions vérifier ces versets dans notre propre Coran » se souvient-elle. À la fin, l’étranger leur donne un Kitab-al-Muqaddas – une Sainte Bible! «En tant que musulmans, nous devons suivre les trois livres saints : Injil (l’Evangile), Tawrat (la Torah) et Zabur (les Psaumes). Alors, nous nous sommes demandés: ‹Pourquoi suivons-nous uniquement le Coran?› D’autant plus que le Coran déclare: ‹Tant que Tawrat, Zabur et Injil ne sont pas établis, il n’y a pas de valeur en vous.»  

Plus d’eau potable

Pendant deux ans, Jorina et son mari cheminent avec ces découvertes, jusqu’à recevoir le baptême. Fous de joie, ils décident de partager cette nouvelle avec leur entourage. Et là, c’est la douche froide: tout le monde les rejette. La mère de son mari décède, et la famille est privée de son héritage, au profit de l’oncle, resté musulman. La famille de Jorina n’a même pas le droit de participer aux funérailles. «De toutes les générations, vous êtes les seuls à ruiner la réputation de la famille aux yeux de la société en devenant chrétiens » leur dit-on.

Les enfants sont victimes de harcèlement à l’école. On leur dit que, puisqu’ils sont chrétiens, ils n’ont pas de religion et ne pourront pas aller au Ciel. On les menace même de les brûler vifs. Dans le même temps, le village coupe l’accès de la famille à l’eau potable.

Atteinte à la pudeur

Mais le pire a lieu dans l’intimité d’une rencontre entre Jorina et ses amies. Une dizaine d’entre elles la prennent un jour à part et l’emmènent dans une maison. Elles exigent qu’elle se déshabille entièrement et leur montre le sceau qui a été posé sur son corps quand elle est devenue chrétienne. Jorina n’y comprend rien ! Mais personne ne veut la croire quand elle affirme n’avoir reçu aucune marque sur son corps. Ses «amies» se montrent véhémentes et la forcent à se déshabiller intégralement, puis auscultent chaque recoin de son corps pour trouver le fameux sceau, qui n’existe pas.

Jorina rentre chez elle couverte de honte et traumatisée par cet abus et cette atteinte à sa pudeur. Elle n’ose en parler à personne, et combat intérieurement pour garder un peu d’estime d’elle-même. Petit à petit, elle trouve la force d’en parler à ses nouvelles amies de l’église. Elle va jusqu’à suivre une formation dispensée par Portes Ouvertes, intitulée Ananna, ce qui signifie «femme unique» en bengali. Pendant ce temps, Porte Ouvertes lui offre un puits pour que sa famille retrouve l’eau potable.

Renoncer à la haine

À travers Ananna, Jorina apprend la valeur qu’elle a aux yeux de Dieu, et ce que le Seigneur attend d’elle sur son chemin de disciple: renoncer à la haine et à la vengeance. Car Jorina aurait pu laisser libre cours à sa colère et réagir avec violence, mais elle fait un autre choix. «Le plus grand changement dans ma vie quand je suis devenue chrétienne a été d’apprendre à aimer tout le monde et à leur pardonner. Après avoir reçu Christ et avoir lu les Évangiles, je peux désormais aimer les autres et bien les traiter. Nous devons obéir à la Parole de Dieu. »
 

«Le plus grand changement dans ma vie quand je suis devenue chrétienne a été d’apprendre à aimer tout le monde et à leur pardonner.»

Jorina
Aujourd’hui, Jorina dirige une petite église de maison, à laquelle participe une vingtaine de familles et de nombreux enfants. Elle compte sur l’école du dimanche pour transmettre ces valeurs d’amour et de pardon à la prochaine génération. Désormais, c’est à son tour d’enseigner le module Ananna à d’autres femmes, pour les aider à connaître leur valeur en Christ et le chemin du discipulat.

«Si nous mourrons, que ce soit pour le Seigneur; si nous vivons, que ce soit pour la gloire du Seigneur. Dieu peut œuvrer à travers nous » conclut-elle.
 

«Si nous mourrons, que ce soit pour le Seigneur; si nous vivons, que ce soit pour la gloire du Seigneur.»

Soutenir le programme
Voir le programme

 

Notre site utilise des cookies

Sauvegarder

Nous utilisons des cookies essentiels et d'autres technologies sur notre site Web, tandis que d'autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience de l’utilisateur. Ils sont notamment utilisés pour vous offrir une possibilité de don sécurisé et pour une évaluation anonyme des accès à notre site. En outre, ils nous permettent de partager nos vidéos YouTube sur le site. Selon la fonction, des données sont alors transmises à des tiers et traitées par ces derniers. Vous trouverez plus de détails sur l'utilisation de vos données dans notre Déclaration de protection des données. Vous pouvez à tout moment révoquer ou modifier votre choix.

Accepter tous les cookies
 
Accepter la sélection