Le 20 mars, les Iraniens sont entrés dans une période de renouveau et de joie connue sous le nom de Norouz, le Nouvel An perse. Cependant, pour les chrétiens, Norouz est loin d'être joyeux.
Le Nouvel An perse est une fête ancienne, qui est célébrée depuis plus de 3000 ans en Iran. Norouz symbolise la renaissance de la nature. Les familles se réunissent habituellement pour partager de succulents repas, échanger des cadeaux et dresser la table «Haft-Seen», ornée de sept objets symboliques, chacun représentant un espoir ou un rêve pour l'année à venir.
Difficultés économiques et célébration silencieuse
Cette année, pour les Iraniens, au lieu de marchés animés et de l'excitation d'un nouveau départ, les rues sont étrangement silencieuses. En raison de l'inflation galopante, de l'effondrement de la monnaie et de l'extrême pauvreté, de nombreuses familles n'ont pas les moyens de s'offrir les plus simples coutumes de Norouz. Les aliments traditionnels de la fête sont hors de portée pour beaucoup.
Les chrétiens d'Iran célèbrent dans l'isolement
Les chrétiens iraniens souffrent aux côtés de leurs compatriotes, subissant les mêmes pressions financières, mais avec un fardeau supplémentaire: le rejet et la persécution.
De nombreux croyants, en particulier ceux qui se sont convertis de l'islam, sont exclus des célébrations de Norouz organisées par leur propre famille.
«Ma famille m'invite toujours à Norouz», raconte une chrétienne d'une trentaine d'années, «mais j'ai l'impression que je ne suis pas vraiment la bienvenue. Ils me rappellent à chaque instant que je suis différente, que j'ai trahi nos traditions. S'asseoir à la même table qu'eux me semble plus solitaire que d'être complètement seule.»
Incertitudes et mal du pays
«Cette année, je devais le fêter avec mon frère», explique un chrétien iranien, «mais il a été arrêté. Nous ne savons pas ce qui l'attend. Comment pouvons-nous faire la fête quand un être cher a disparu?»
Pendant ce temps, les réfugiés chrétiens iraniens qui ont fui la persécution sont confrontés à un autre type de chagrin. Bien qu'ils soient physiquement en sécurité, ils éprouvent un profond mal du pays, sachant que leur famille et leur patrie célèbrent sans eux.
«Je donnerais n'importe quoi pour m'asseoir à nouveau avec ma mère à la table du Haft-Seen», déclare un chrétien iranien en exil. «Même si elle n'accepte pas ma foi, elle reste ma mère. Aujourd'hui, Norouz me rappelle ce que j'ai perdu.»
Une occasion de service pour l’Église
Malgré les difficultés, l'église clandestine en Iran reste une lueur d'espoir. Dieu fortifie ses enfants, non seulement pour qu'ils se soutiennent les uns les autres, mais aussi pour qu'ils tendent la main à ceux qui sont dans le besoin. De nombreuses églises de maison considèrent Norouz comme une occasion de servir, en préparant secrètement des colis alimentaires pour les familles en difficulté et des petits cadeaux pour les enfants qui, autrement, ne recevraient rien.
«Les besoins sont énormes», confie un chrétien iranien impliqué dans ces efforts. «Cependant, nous refusons de nous laisser arrêter par la peur. Nous voulons que les gens sachent que Jésus les voit, les aime et ne les a pas oubliés, même en ces temps difficiles».
Prions:
- pour ceux qui souffrent en Iran, que Dieu pourvoie à leurs besoins et leur redonne espoir en Lui.
- pour les chrétiens iraniens en exil, afin que Dieu guérisse leurs cœurs et leur donne un sentiment d'appartenance dans leurs nouveaux pays et leurs nouvelles maisons.
- pour un Iran renouvelé où l'Eglise peut se réunir librement et pratiquer son culte à haute voix dans sa langue maternelle, sans crainte.