Suite à une offensive surprise, des djihadistes rebelles ont saisi la majeure partie de la ville d’Alep. Les chrétiens de la ville s'inquiètent de la tournure des événements.
Le premier dimanche de l’Avent a été marqué par la prise d’Alep, tombée entre les mains de groupes djihadistes rebelles au régime. Pour les chrétiens de Syrie, c’est une nouvelle épreuve alors que le front de la guerre civile s’était relativement figé ces dernières années.
Alep aux mains de djihadistes soutenus par la Turquie
Le coup de force a été réalisé par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), opposé au régime de Bachar el-Assad et soutenu par la Turquie. Lançant une offensive surprise, le groupe a pris au gouvernement le contrôle en quelques jours d’une cinquantaine de localités et de la majeure partie d’Alep. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, depuis le début de l'offensive de HTS mercredi dernier, 446 personnes ont été tuées, 244 rebelles, 141 membres de l'armée syrienne et de ses alliés et 61 civils. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante. Hier et aujourd'hui, les forces aériennes syriennes et russes ont bombardé Alep.
Cette attaque bouleverse les lignes, relativement figées ces dernières années, dans le contexte de guerre civile qui fracture le pays depuis 2011. Tous les fronts commencent à bouger alors que d’autres groupes rebelles au gouvernement entrent en action, contre celui-ci ou les unes contre les autres.
Quel avenir pour les chrétiens d’Alep ?
Les 20 000 chrétiens de la ville (ils étaient plus de 100 000 en 2011) sont encore marqués par la première bataille d’Alep, lieu d’intenses affrontements armés entre groupes rebelles et pro-gouvernementaux pendant quatre ans, de 2012 à 2016.
Quand l’offensive a débuté mercredi dernier, des chrétiens se sont joints aux milliers de Syriens qui ont quitté la ville. Beaucoup d’églises ont maintenu leur service du premier dimanche de l’Avent, malgré des rangs plus clairsemés. Une église a préféré tenir culte dans le sous-sol de son bâtiment.
Fuir ou rester?
« Comme personne ne sait ce que signifie la prise d'Alep, certains chrétiens tentent toujours de fuir, mais pour l'instant ils ne peuvent pas le faire en raison du manque de moyens de transport ou parce que (la plupart) des routes sont fermées »
explique l'un de nos contacts dans le pays. Des messages contradictoires circulent sur les routes ouvertes ou non à partir d'Alep. La route principale vers Hama, Homs et Damas n'est pas praticable.
Selon notre source, « d'autres chrétiens sont convaincus que rester est la meilleure option, comme ils l'ont fait il y a 13 ans lorsque la guerre en Syrie a commencé ». Un chrétien d'Alep m'a dit ce matin : « Je vais au travail comme d'habitude ». Après des années de guerre, les habitants d'Alep sont résilients et beaucoup essaient de trouver un moyen de rester.
Prions
- Prions pour les chrétiens syriens, en particulier ceux qui se trouvent dans les zones contrôlées par les djihadistes.
- Prions pour que grâce à la présence du Seigneur et qu'ils sachent ce qu'il convient de faire.
- Prions pour que les chrétiens restent forts dans cette situation et que le Seigneur les protège
- Prions aussi pour que la situation ne s'aggrave pas davantage, les habitants d'Alep ont tellement souffert au cours des premières années de la guerre.