Témoignage Nigeria | 20 août 2024

Pasteur Barnabas: Aucun retour possible

 

 
Show: true / Country: Nigeria / Nigeria
Le pasteur Barnabas a été brutalement attaqué par des hommes armés peuls dans le nord du Nigeria. Aujourd’hui, il est le pasteur de milliers de chrétiens dans un des nombreux camps de déplacés au Nigeria. Les conditions sont épouvantables et les croyants sont en danger chaque jour – mais Barnabas fait confiance à la bonté de Dieu et prend soin des déplacés.

Le pasteur Barnabas déambule dans le camp et montre les tentes de fortune installées tout autour de nous. Il y en a des centaines, de petits abris où les gens se serrent pour se protéger du soleil.
Des milliers de personnes vivent ici dans un camp informel pour personnes déplacées dans l’État de Bénoué, dans le nord du Nigeria.
«Toutes les personnes que vous voyez ici sont des chrétiens», dit le pasteur. «Nous avons été déplacés à cause de la violence.» 
La compassion se lit sur son visage lorsqu’il parle, mais il y a aussi autre chose: un ton d’urgence né d’une colère justifiée face au fait que son église et lui se soient retrouvés dans un camp comme celui-ci.
Et ce n’est qu’un des nombreux camps de ce genre en Afrique subsaharienne, où 16,2 millions de chrétiens ont été déplacés – souvent à cause de la violence. Des chrétiens comme le pasteur Barnabas, cibles d’attaques simplement parce qu’ils suivent Jésus.    

Malgré le nombre énorme de personnes déplacées chaque année, cette crise est largement ignorée par l’opinion mondiale. Pour Barnabas, c’est une frustration et une douleur: «Personne n’en parle. Nous restons dans le noir. Comment vous sentiriez-vous à notre place? D’être oubliés, ignorés?»

Des conditions de vie effroyables
Bien que Barnabas et sa famille vivent ici depuis près de cinq ans, leur logis reste fait de ce qu’ils avaient pu trouver à l’époque. Pour une famille de cinq enfants, l’espace est bien trop petit. Le pasteur Barnabas montre l’intérieur de la tente: «Elle est plus petite qu’un matelas double. Je n’ai pas de lit.»

Sa tâche consiste à s’occuper des croyants dans le camp. Durant le jour, on voit surtout des femmes et des enfants. Barnabas explique: «La plupart des hommes sont à la recherche d’un travail pour pouvoir manger. Mais cela ne suffit même pas pour un repas par jour.» Beaucoup de ces chrétiens possédaient un petit domaine agricole dans le village qu’ils ont dû fuir, mais ils sont en grand danger s’ils s’y aventurent encore.
Le pasteur voit chaque jour les hommes du camp confrontés à ce terrible choix. «La faim pousse beaucoup d’entre eux à partir à la recherche de nourriture là même où ils sont attaqués par les hommes armés», dit-il. 
Le camp de déplacés est un peu plus sûr, mais les conditions de vie y sont épouvantables. «C’est un endroit horrible pour vivre», dit Barnabas. «Nous n’avons pas de bonnes conditions d’hygiène, il n’y a pas d’eau ni de latrines. Beaucoup de gens décèdent. Rien que la semaine dernière, nous avons perdu huit personnes dans ce camp.»

Attaqués par des hommes armés peuls
Le pasteur Barnabas peut facilement s’identifier aux femmes, aux hommes et aux enfants victimes de cette violence. Il a vécu exactement la même chose.
«J’étais à la ferme avec mon frère et sa femme», se souvient-il. «Nous marchions lorsque nous avons entendu des tirs rapides et vu des gens courir dans différentes directions.» C’était une attaque de combattants peuls, un groupe d’extrémistes islamistes responsables de nombreux incidents violents dans le nord et le centre du Nigeria.
Près de cinq ans ont passé, mais la douleur est toujours aussi vive pour Barnabas. «Mon frère a été abattu par les agresseurs, et la femme de mon frère a également été atteinte, puis achevée à la machette», dit-il.
L’attaque s’est poursuivie. «J’ai continué à courir», se souvient Barnabas. «Puis les agresseurs se sont séparés et l’un d’eux m’a suivi.» Cet homme a tenté d’attaquer le pasteur Barnabas avec une machette, mais il l’a laissée tomber par mégarde. «Il a sorti son bâton et m’a frappé à la main, ce qui m’a causé une grave fracture», raconte Barnabas.

Des séquelles durables
Des années plus tard, il reste handicapé et ne peut plus utiliser sa main correctement. Cela lui rappelle chaque jour l’horreur qu’il a vécue.
Malgré tout, le pasteur Barnabas est reconnaissant à Dieu de lui avoir sauvé la vie.  

Sans l’intervention de Dieu, sans l’amour de Dieu, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui.

Il vit chaque jour avec les séquelles de l’agression qu’il a subie personnellement, mais ce qu’il veut souligner, c’est que le problème est bien plus vaste. La majorité des chrétiens des camps de déplacés sont là parce qu’ils ont fui ce genre de violences ou la menace de telles violences. 

«Dans ce camp, il y a beaucoup de personnes affectées par cette violence: beaucoup ont été blessées ou   ont perdu des proches», dit-il. «Cela ne concerne pas seulement ma famille, pas seulement ce camp, mais des millions de Nigérians déplacés. Et cela ne se passe pas seulement au Nigeria. Cela se produit dans toute l’Afrique.»

Le pasteur Barnabas voit aussi comment le traumatisme de ces violences et le désespoir persistant que vivent les croyants sont une menace pour leur foi. «Les gens demandent: ‹Si notre Dieu est vivant, pourquoi permet-il que nous traversions de telles épreuves? Pourquoi ne voit-on pas Dieu intervenir?›», dit le pasteur Barnabas. «Beaucoup de gens perdent leur espoir en Dieu à cause de leur situation.»
Il voit aussi comme il est difficile de rester fidèle à Dieu quand on ne sait pas d’où viendra le prochain repas ou quand on voit ses enfants souffrir. Il a même vu certaines chrétiennes du camp se résoudre à la prostitution pour pouvoir nourrir leur famille.

Un espoir sûr
Malgré tout ce qu’il a traversé, le pasteur sait qu’il peut compter sur la fidélité de Dieu. 
 

Dieu m’a aidé, c’est lui qui m’a épaulé et soutenu jusqu’aujourd’hui. C’est pour cela que je garde toute ma foi en lui.


Il poursuit: «Il y a un temps pour tout. Un jour viendra où Dieu nous ramènera sur la terre de nos ancêtres.» 
Grâce à votre soutien, les partenaires locaux de Portes Ouvertes ont pu envoyer dans le camp du pasteur Barnabas des colis de nourriture dont les personnes déplacées avaient un urgent besoin. «Si vous avez faim, vous pouvez perdre votre confiance en Dieu; pareil si vous êtes malade, si vous êtes faibles», dit Barnabas. Cette livraison vitale de nourriture ne répond pas seulement aux besoins physiques des gens, mais peut aussi les aider à persévérer spirituellement en leur donnant l’assurance que Dieu ne les a pas abandonnés.

Quand on lui demande pour quoi il prie actuellement, le pasteur Barnabas répond: 
 

Ma prière, c’est que Dieu, le Tout-Puissant, intervienne. C’est à lui de mener ce combat pour nous, car ce n’est pas notre combat, mais le sien. Nos yeux et notre espoir sont donc tournés vers lui. Il est le seul à pouvoir nous aider.


«Priez avec nous pour que Dieu lui-même soit notre protecteur et préserve notre vie – pour que Dieu nous porte et nous garde.»
 
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